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L'hivernage du moteur commence par un bon rinçage. Il suffit de brancher un jet d'eau avec des ouïes sur l'embase, puis de démarrer le moteur et de le laisser tourner pendant une bonne demi-heure. Une fois qu'il est bien chaud, le thermostat s'ouvre et l'eau douce circule dans tout le circuit. Attention en branchant l'eau, car certains moteurs (de chez OMC par exemple) ne supportent pas d'avoir de l'eau sous pression dans leurs embases, qui risque de remonter par les échappements et de noyer les cylindres. Pour éviter cela, il faut démarrer le moteur et ouvrir l'eau tout de suite. A la fin de cette demi-heure, on fait caler le moteur en pulvérisant un produit « nettoyant moteur » dans la prise d'air du moteur en ayant pris soin de démonter la boîte à air. Cette manoeuvre se pratique avec tous les types de carburant: essence ou gasoil.  Ce produit, qui agit en un quart d'heure, sert à nettoyer la calamine ainsi que les dépôts qui se forment dans les carburateurs.

Pendant ce temps, on en profite pour faire un contrôle visuel de tous les points importants. On vérifie d'abord les niveaux d'huile de direction hydraulique et du trim ainsi que le liquide de refroidissement. On surveille l'usure et la tension des courroies mais aussi l'état des poulies (attention à la rouille qui ronge prématurément les courroies). On en profite aussi pour nettoyer la boîte à air ou le pare-flamme qui recouvre l'admission d'air.

Une fois que le produit de nettoyage a bien travaillé, il faut redémarrer le moteur. Ne vous inquiétez pas s'il fume, c'est normal avec le produit que vous lui avez fait avaler. Laissez-le tourner afin qu'il élimine tout le produit. Il faut ensuite l'arrêter, de manière classique sur un diesel. Ensuite, le mieux est de protéger l'admission d'air avec un chiffon imbibé d'huile, qu'il ne faudra surtout pas oublier d'enlever au démarrage.

Quant aux moteurs essence, in board ou hors-bord, on les fait caler en coupant l'essence et en leur injectant par l'admission d'air un produit spécifique qui lubrifie l'intérieur du moteur sans gommer les segments.  A ce propos, il faut savoir que tous les moteurs essence (in board ou horsbord) fonctionnent avec une pompe à membranes qui ne doit pas rester en dépression comme c'est le cas lorsque l'on fait tourner le moteur essence fermée. Pour éviter ce problème, il faut, une fois le moteur arrêté, rouvrir l'essence (et la refermer bien sûr) juste le temps de supprimer cette différence de pression. Pour fermer l'essence sur un moteur hors-bord, il ne faut pas simplement débrancher le tuyau d'arrivé car il est muni d'un clapet anti-retour. lemieux est de désolidariser la prise du tuyau en laissant la prise branchée pour que l'air continue à circuler. A ce stade, il ne faut plus faire démarrer le moteur. Si l'hivernage doit durer plusieurs années, il est préférable de fermer les soupapes en dévissant les rampes de culbuteurs. C'est une opération assez complexe qui prend du temps, surtout lors de la remise en route où il faudra caler le jeu aux culbuteurs.

Pour les moteurs in board ou les hors-bord quatre temps, on profite que le moteur est chaud pour faire la vidange de l'huile qui est plus fluide à cette température. De plus, en ne la laissant pas reposer, on élimine mieux les impuretés qu'elle contient. Utilisé une pompe électrique pour vider l'huile du moteur. Le plus simple pour ne pas oublier de remettre de l'huile propre est de le faire immédiatement. Un oubli de cet ordre ne pardonne pas ! A ce stade, il faut changer tous les filtres du moteur : filtres à huile et à carburant et décanteurs. Inutile d'essayer d'économiser en ne les changeant pas tous, vous risquez la vie du moteur si un filtre à huile se bouche ou si votre moteur boit de l'eau à cause d'un décanteur mal entretenu. Lors du remontage du filtre à huile, vérifiez que l'ancien joint n'est plus sur le moteur et remettez en place le nouveau filtre en huilant légèrement le nouveau joint. Sachez aussi que le serrage d'un filtre à huile se fait toujours à la main et jamais à la clé. Pendant que le capot moteur est ouvert graissez les points qui en ont besoin, la direction hydraulique par exemple. Ensuite il faut s'occuper du thermostat, qui est toujours en contact avec l'eau et a tendance à s'entartrer. L'idéal est de le changer ou au moins de le nettoyer à l'acide afin de supprimer le tartre. En n'y touchant pas, vous prenez le risque qu'il se grippe en position fermée et au redémarrage votre moteur ne refroidira pas. A vos risques et périls ! Sachez qu'il est facile de vérifier le bon fonctionnement d'un thermostat en le mettant dans une casserole d'eau qui chauffe et en mesurant la température de l'eau au moment où il s'ouvre. Celle-ci doit correspondre aux données du constructeur. Le risque majeur pendant l'hiver est de voir des pièces moteur se fendre à cause du gel. Pour l'éviter, la meilleure solution est de purger l'ensemble du moteur. Pour les in board à refroidissement direct, il faut purger le bloc moteur (voir les fiches techniques pour trouver les vis de purge qui se situent généralement dans le bas du moteur) et vider les collecteurs. Cela se fait différemment suivant la marque mais dans tous les cas il faut être sûr qu'il ne reste plus du tout d'eau. Pensez surtout à bien remettre en place les vis de purge, cela évitera de remplir votre cale moteur après la mise à l'eau. Sur notre Mercruiser, nous avons vidé les collecteurs en débranchant simplement leurs durites de sortie. Nous avons aussi vidé l'eau en démontant les durites à l'arrivée de la pompe de brassage. Ainsi, nous étions sûrs de ne rien laisser à l'intérieur. Il faut savoir que cette étape est très importante car un jeu de collecteurs pour le moteur coute tres cher.Pour un bateau équipé d'un échangeur, il faut s'assurer qu'un antigel ou un liquide quatre saisons a été rajouté au liquide de refroidissement. Sur ce type de moteurs, les précautions contre le gel consistent juste à vidanger les collecteurs. En revanche, il faut penser à changer les anodes qui se trouvent sur l'échangeur. Il est inutile de purger l'eau d'un moteur hors-bord, celleci s'écoule automatiquement dès lors que vous le stockez verticalement. Cela est très important, notamment pour les petites puissances. Un moteur d'annexe risque, s'il reste couché, de stocker de l'eau dans les cylindres et d'être grippé. A ce stade de la préparation, il ne reste plus qu'à protéger le moteur avec un produit hydrofuge présenté sous forme de bombe. Il faut en pulvériser partout, même sur les parties électriques, cela évite à la corrosion de s'installer.

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